n°45- 46 – 2013 -12

RUPTURES DU TRAVAIL OUVRIER ET RUPTURES DES RAPPORTS FAMILIAUX A LA MOBILITÉ

CÉCILE VIGNAL

L’objet de cet article est d’analyser les transformations du travail du point de vue de leurs effets sur la mobilité géographique d’ouvriers et sur les logiques familiales d’ancrage local. Notre approche suit rétrospectivement, sur 9 à 10 années, les trajectoires professionnelles et résidentielles de salariés (en majorité ouvriers) suite à la fermeture de leur usine de câbles de l’Aisne, en 2000-2001, et à sa délocalisation dans l’Yonne à deux cents kilomètres de leur domicile. Neuf années après la fermeture, la précarisation des trajectoires professionnelles est majoritaire que les salariés aient, ou non, accepté les injonctions à la mutation de leur emploi. La mobilité apparait bien comme un mode complexe de domination conduisant nombre de salariés à intégrer, pour soi-même et pour ses enfants, les injonctions à la mobilité du marché du travail. Avec le temps, les ressources de l’ancrage se trouvent limitées ou progressivement inopérantes pour ces familles. Nous faisons l’hypothèse que les fermetures d’usines accélèrent la rupture de transmission intergénérationnelle du rapport à la mobilité des milieux ouvriers.

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